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histoire d'amour - Page 2

  • Papa-Longues-Jambes

    Papa-Longues-Jambes

    de

    Jean Webster

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    "Le premier mercredi du mois était un jour parfaitement abominable qu'on attendait dans l'horreur, qu'on supportait avec courage et qu'on se hâtait d'oublier."

    Tous les premiers mercredis du mois, les 97 orphelins sont inspectés par les bienfaiteurs de leur institution. Cette journée se révèle particulièrement éprouvante, notamment pour l'aînée d'entre eux, une certaine Jerusha Abbott qui doit veiller à leur tenue, à leur maintien et à leur comportement.

    Aussi, quand elle est appelée dans le bureau de la directrice, elle craint une remontrance. Mais elle découvre qu'un des riches membres du comité de l'institution, confiant dans son talent et dans sa future carrière d'écrivain, a décidé de l'envoyer à l'université et de pourvoir à ses besoins le temps de ses études. La seule condition: qu'elle lui adresse, tous les mois, une lettre pour lui parler de ses occupations et de l'avancée de ses progrès.

    Débute alors un échange épistolaire à sens unique entre la pétillante Judy Abbott (elle s'est rebaptisée ainsi) et ce donateur inconnu qu'elle a surnommé Papa-longues-jambes.

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    J'avais beaucoup entendu parler de ce roman vintage américain, notamment sur le très bon forum Whoopsy Daisy. Je me suis lancée vendredi dernier et je l'ai très rapidement terminé.

    Jerusha Abbott est une jeune fille de dix-sept, particulièrement brillante et dotée d'un grand sens d'humour. C'est d'ailleurs grâce à ce trait de caractère et à un texte moqueur sur l'institution qui l'abrite qu'elle doit d'être remarquée par un mystérieux bienfaiteur (elle ne le voit que de dos et est frappée par la longueur de ses jambes). Par certains moments, cette héroïne piquante m'a fait penser à la Jo des Quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott.

    Grâce à cet homme, elle part à l'université. Au fil de ses lettres et des esquisses qu'elle ajoute, nous découvrons donc le quotidien des étudiantes américaines en ce début de vingtième siècle.

    Les missives, même si elles n'obtiennent jamais de réponses, se font de plus en plus longues et obéissent à un rythme de plus en plus soutenu. De l'entrée "Cher Gentil-bienfaiteur-qui-envoyez-les-orphelins-à-l'université", on passe au "Cher Papa-longues-jambes" et même au "Cher papa".

    Et cela se ressent dans le ton des lettres qui, mois après mois, oscille de plus en plus entre l'humour et une certaine forme de tendresse.

    "Depuis que j'ai appris à lire, j'ai inventé un bien joli jeu; je m'endors chaque soir en me persuadant que je suis l'héroïne (ou du moins le personnage le plus important) du livre que je suis en train de lire.

    A présent, je suis Ophélie-ô une Ophélie pleine de bon sens! Je passe mon temps à distraire Hamlet. Je le câline, je le gronde, je veille à ce qu'il mette son écharpe dès qu'il fait froid. Je l'ai complètement guéri de sa mélancolie. Le roi et la reine sont morts tous les deux dans un naufrage en mer-ce qui nous a dispensé des funérailles. Maintenant Hamlet et moi régnons en maître sur le royaume du Danemark. Nous nous en sortons magnifiquement."

    Les cours, les examens, les sessions de basket, les thés, les sorties entre amies, les soirées entre colocs constituent autant de sujets développés. Puis, l'amour apparaît progressivement , en la personne d'un frère d'une de ses amies et de l'oncle fortuné d'une autre.

    En effet, Judy fait son apprentissage de la vie. Elle découvre pêle-mêle le plaisir livresque, le fonctionnement d'une ferme, la fascinante et bruyante New York, la complicité avec d'autres jeunes filles de son âge, la joie de plaire, l'intimité qui peut exister avec le sexe opposé, les premiers flirts, les incertitudes sentimentales..

    Très vite, on comprend l'identité de ce fameux Papa-longues-jambes mais ce suspense, rapidement dissipé, ne nous fait pas bouder notre plaisir. Car on passe un bon moment en compagnie de ce roman épistolaire un peu désuet certes, mais dont il se dégage encore un certain charme.

    Bref, vous l'aurez compris: même si je n'ai pas partagé l'enthousiasme de certaines, j'ai trouvé cette lecture agréable. Et je tenterai de regarder prochainement la comédie musicale avec Fred Astaire et Leslie Caron.

    Gallimard Jeunesse, 2007, 212 pages

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  • Un amour sur mesure

    Un amour sur mesure

    une histoire de Roland Fuentès

    illustrée par Alexandra Huard

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    "Tout était presque parfait au pays de Micromagne. Les chats miaulaient comme des chats, les lutins portaient des bonnets de lutins, le ciel était bleu et la nuit noire comme la nuit.

    Tout aurait été parfaitement parfait s'il n'y avait eu deux habitants malheureux. Tellement malheureux que le soleil en les entendant pleurer avait honte de briller.

    Ces deux habitants s'appelaient Garganton et Mimolette."

    Le problème de Garganton réside dans sa taille. En effet, il a la taille d'un minuscule géant et s'apparente plus en vérité à un nain.

    En revanche, Mimolette rencontre le souci inverse: parmi les nains, elle se démarque par sa grandeur. En effet, elle est tellement imposante qu'elle ressemble à une géante.

    En raison de leurs dimensions, Garganton et Mimolette se voient donc rejetés par les leurs. Et bien entendu, ils ne parviennent pas à se marier alors qu'ils en rêvent tous les deux.

    Ils tentent de trouver des solutions...Et, un jour, le destin les met en présence...

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    Depuis quelques années, la production éditoriale jeunesse développe des premiers romans parfaitement adaptés à ceux qui viennent d'apprendre à lire.

    C'est le cas d'Un amour sur mesure, une très jolie histoire parue chez Nathan dans la collection Premiers romans.

    J'ai été immédiatement attirée par la couverture et ses dessins très colorés. Puis, je me suis laissée prendre au jeu de l'intrigue imaginée par Roland Fuentès.

    Certes, la problématique de la différence de taille a déjà été souvent utilisée dans la littérature jeunesse. Mais j'ai apprécié l'aspect conte que l'auteur lui confère. Chacun des héros doit affronter quelques rejets et obstacles avant de connaître l'autre.

    Cependant, contrairement à certains contes, leur rencontre ne les place pas immédiatement dans une relation amoureuse. Non, ils se consolent mutuellement et ne pensent pas en ces termes. Ils s'apprivoisent mutuellement lors de leur voyage à la recherche d'un endroit qui les accepterait tels qu'ils sont.

    L'acceptation de soi, l'amitié, la différence, l'amour constituent donc les thèmes traités dans ce court ouvrage.

    Autant d'enjeux forts que le jeune lecteur découvre au fil des pages sur les traces de Garganton et Mimolette, deux héros très attachants.

    Bref, vous l'aurez compris: Un amour sur mesure constitue une première lecture plaisante que je recommanderai à partir de 7 ans.

    Nathan, 2013, 29 pages

  • La Femme au carnet rouge d'Antoine Laurain

    La Femme au carnet rouge

    par

    Antoine Laurain

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    "Le taxi l'avait déposée à l'angle du boulevard. Elle n'avait que cinquante mètres à faire pour revenir chez elle. La rue était éclairée par les réverbères qui coloraient les façades d'une lumière orange, et pourtant elle s'était méfiée, comme toujours en pleine nuit. Elle s'était retournée et n'avait vu personne."

    En rentrant chez elle, un soir, Laure se fait agresser et voler son sac à main. Victime d'un mauvais coup, elle est transportée dans le coma à l'hôpital.

    Le lendemain matin, alors que Laurent se rend dans sa librairie, il trouve un sac à mains. Il souhaite le confier au commissariat. Mais on lui conseille de revenir...Rentré chez lui, notre héros renverse la besace. Une foule d'objets se répand sur le sol. Parmi eux, un carnet rouge....

    Commence alors pour Laurent une quête de la mystérieuse propriétaire. Une quête qui va bouleverser sa vie....

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    Une de mes collègues m'a fortement conseillé ce roman. Aussi, je l'ai réservé à la médiathèque et je l'ai entamé le soir même de son arrivée. Et encore une fois, je me suis laissée happer par ce récit aux allures de conte moderne.

    Après avoir subi une attaque, Laure, à l'instar de la Belle au Bois dormant, se retrouve plongée dans le coma. Elle ne peut donc se douter qu'à l'instant précis de son arrivée à l'hôpital, Laurent vient de dénicher son sac dissimulé parmi des poubelles.

    Laurent constitue un héros bien englué dans ses habitudes. Il tient une librairie et tous les jours, observe la même routine. L'intrusion de cet objet dans son quotidien va perturber son existence et ses relations. Charmé par les mots déversés dans le carnet rouge, il va partir sur les traces de cette inconnue.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ses déambulations dans Paris. Et je me suis attachée à ce personnage si romantique. J'ai aimé sa fascination grandissante pour Laure, son goût des mots...

    Comme dans un conte, ce prince moderne doit affronter plusieurs épreuves et subir plusieurs revers avant de trouver la princesse.

    Mais son sens de la chevalerie ne va s’il pas l'empêcher justement de provoquer cette rencontre?

    "Comme l'écrit Patrick Modiano, que vous semblez aimer, dans Villa Triste : "Il y a des êtres mystérieux, toujours les mêmes, qui se tiennent en sentinelles à chaque carrefour de notre vie.""

    Cette intrigue qui met du baume au cœur est parfaitement servie par la rapidité du rythme. En effet, les chapitres courts et emplis de dialogues et de réflexions tantôt drôles tantôt émouvantes s'enchaînent.

    On espère, on s'interroge, on s'inquiète, on s'attendrit...

    Bref, vous l'aurez compris: je ne suis pas passée loin du coup de cœur et je vous conseille ce très joli ouvrage, surtout si vous êtes amateurs d'histoires qui font tout simplement du bien.

    Flammarion, 2014, 236 pages, 18 €